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Les chefs des diplomaties française et sénégalaise ont inauguré à Dakar une école de « cybersécurité » destinée à renforcer les capacités des Etats africains à lutter contre les cyberattaques, la diffusion de messages extrémistes et les groupes terroristes.

« Aucun pays ne peut se prémunir à lui seul des cyberattaques », a souligné le ministre sénégalais des Affaires étrangères, Sidiki Kaba, lors d'une cérémonie officielle en présence de son homologue français, Jean-Yves Le Drian.

La création de l'Ecole nationale en cybersécurité à vocation régionale (ENVR) « invite au renforcement de la coopération, seul moyen de prévenir et de réduire les cyber-attaques par la définition et l'acquisition de la technologie la plus appropriée pour protéger des informations stratégiques et favoriser le partage d'informations sur les groupes terroristes », a dit Kaba.

« Les phénomènes d'usage d'internet à des fins terroristes, pour le financement du terrorisme et la diffusion de discours extrémistes encourageant à la radicalisation, constituent des menaces pour la stabilité de ces Etats », a expliqué dans un communiqué le ministère français des Affaires étrangères.

« L'utilisation d'internet à des fins criminelles pour extorquer de l'argent ou détourner des systèmes de transfert constituent également un défi à la sécurité. En outre, le cyberespace ne connaissant pas de frontière, cette criminalité peut potentiellement affecter les Etats au-delà du continent africain ».

L'école est provisoirement installée à Dakar, dans les locaux de l'Ecole nationale d'administration (ENA), avant son prochain déménagement à Diamnadio, ville nouvelle en construction à une trentaine de kilomètres de la capitale sénégalaise.

Le nouvel établissement dispensera des enseignements en sécurité informatique, en cybercriminalité, en renseignement numérique et en cybergouvernance pour des membres des forces de l'ordre, de la justice et d'entreprises privées. Il vise aussi à renforcer la « coopération franco-africaine de sécurité et de défense » et à la création d'un « pôle de référence en Afrique », selon les autorités françaises.

« Internet ne peut pas être une zone de non-droit qui échappe au contrôle de nos sociétés », a souligné Jean-Yves Le Drian, en estimant que l'école « permettra de renforcer les capacités des Etats africains à exercer leur souveraineté sur le cyberespace ».