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Les nouveaux systèmes de fibre émergeant au Moyen-Orient et en Afrique représentent à la fois menace et opportunité au niveau des données relatives aux satellites, selon SES, géant de l’industrie des satellites basé au Luxembourg. Dans une entrevue accordée à Telecom Review, Simon Gatty Saunt, vice-président des ventes des données fixes pour  la région d’Europe, du Moyen-Orient et d’Afrique chez SES, a précisé que le déploiement de la fibre a eu un impact positif sur les déploiements des satellites géostationnaires (GEO) et sur orbite terrestre moyenne (MEO) de SES dans la région. Suant a abordé les autres défis auxquels l’industrie des satellites fait face actuellement et a vanté la mesure prise par ce géant l’année dernière pour se diviser en deux entités. 

Étant vice-président des données fixes chez SES Networks, pouvez-vous faire le point sur l’entreprise ?

SES voit de grandes opportunités dans la révolution des données en cours, et est en train d’œuvrer pour capitaliser sur la nouvelle réalité numérique en réorganisant ses activités sous appellations SES Video et SES Networks. Cette dernière consolide toutes les entités qui se concentrent sur les données pour développer des offres incontestables et une approche plus simplifiée pour servir nos clients.

L’entreprise a entrepris un changement significatif. Comment cela se répercute-t-il sur ses ventes ? Cette transition a-t-elle eu un impact positif dans la région d’Europe, du Moyen-Orient et d’Afrique ?

L’impact a été positif. SES Networks offre actuellement des services différents de ceux offerts par les autres opérateurs de satellites puisqu’il a des constellations géostationnaires et MEO. Les clients sont en train de fusionner de plus en plus les deux technologies dans leurs réseaux et considérer SES Networks comme un guichet unique.

Par exemple, nous sommes en train de travailler avec des entreprises de télécommunications au Moyen-Orient et en Afrique qui utilisent à la fois les solutions MEO qui ressemblent à des solutions de connectivité semblables à la fibre pour les réseaux 4G, et les solutions GEO traditionnelles pour remplacer les activités de backhaul cellulaire locales dans les pays.

L’année 2017 était très positive et je suis confiant que notre succès est lié à notre décision de fusionner ces deux entreprises.

Selon vous, quels sont les défis majeurs auxquels fait face l’industrie des satellites ?

Actuellement, notre industrie fait face à deux défis principaux.

Le premier défi est le nombre de nouveaux systèmes de fibre émergeant au Moyen-Orient et en Afrique. Bien qu’ils constituent parfois une menace, nous avons constaté un renforcement des capacités des pays où de nouveaux câbles de fibre sous-marins passent. Vous pouvez remarquer que les villes principales sont très bien connectées mais en s’en éloignant ; la situation est différente car elles  veulent certainement les mêmes niveaux de connectivités prévalant dans les capitales. Par conséquent, nous sommes en train  de constater un effet d’élasticité des fibres, ce qui augmente la demande dans les pays.

Le second est le prix de la capacité des satellites qui intervient dans beaucoup de cas  de commercialisation. SES Networks veille à offrir plus de services à valeur ajoutée outre sa capacité satellitaire.

Nous proposons, quand c’est nécessaire, des solutions de bout en bout qui comprennent l’IP, le téléport, et la connexion satellitaire ainsi que l’intégration à distance. C’est ce que SES Networks  propose pour 2018 et 2019.

Vous avez récemment annoncé l’accord d’un partenariat stratégique avec CETel. Pouvez-vous nous donner plus de détails sur cette collaboration tout en soulignant ses avantages ?

CETel était un important client de SES durant les 12 dernières années. Les deux entreprises ont commencé leurs activités au niveau géostationnaire en offrant la capacité leur permettant de se lier à travers leur téléport proche de Cologne, en  Allemagne, ainsi que de  l’Afrique et  du  Moyen-Orient. Cette annonce concerne en particulier les services MEO d’O3B relatifs à deux sites d’exploration et de production en Afrique. Nous garantissons 100 MB dans chaque site. C’était un marché vertical très important pour nous en 2017, parce que nous avons connu une croissance dans le secteur minier, notamment sur notre flotte MEO O3B.

Nous avons conclu des accords similaires l’année passée, quelques-uns liés directement au secteur minier et d’autres par l’intermédiaire de fournisseurs de services. Nous constatons un grand succès dans le secteur minier.  Tous ces sites miniers étaient desservis traditionnellement par des satellites géostationnaires avec une bande passante étroite. Avec les services MEO haut débit à faible latence, les sites miniers peuvent augmenter la bande passante pour faire fonctionner des services requérant beaucoup de données tels que Microsoft Azure, Office 365 et SAP.

Quels sont vos objectifs et buts pour l’année 2018 ?

Au cours des six prochains mois, nous allons lancer sept satellites, dont six sont de haut débit (HTS) ou ont des capacités de haut débit.

Une série de satellites MEO O3B seront lancés en mars. Ceci garantira des faisceaux supplémentaires au Moyen-Orient.

C’est le moment opportun pour ces nouveaux lancements parce qu’on ne progressera pas avec uniquement les anciens. Plus tard,  nous lancerons le SES-12 qui couvrira le Moyen-Orient et  la Turquie avec des faisceaux larges et HTS.

Par conséquent, notre objectif est d’informer nos clients principaux et partenaires que nous avons cette capacité différenciée qui se traduira à l’avenir, et de leur expliquer comment nous pouvons subvenir à leurs besoins grâce à nos services de connectivité de multi-bande et multi-orbite.

Je me concentre sur les clients des données fixes qui sont les entreprises de télécommunications, les opérateurs de réseaux mobiles et les fournisseurs de services. Toutefois, en scrutant d’une perspective plus large les SES Networks, nous remarquons une forte demande au niveau de tous les marchés verticaux (aéronautique et mobilité) au Moyen-Orient. En outre, nous nous concentrons aussi sur le niveau gouvernemental qui est très important pour nous au Moyen-Orient. Nous voulons garantir la connectivité à tous nos clients gouvernementaux.